lundi 28 mai 2012

Les pompiers pyromanes


Mario Draghi, actuel patron de la Banque Centrale Européenne,  fut vice président Europe de 2002 à 2005 de Goldman Sachs. Rappelons que cette banque d'affaire américaine a conseillé (contre rémunération) le gouvernement grec dans ses montages qui lui ont permis de tricher pour entrer dans l'Euro. Je ne m'étends pas ici sur le rôle joué par cette banque dans la crise financière mondiale de 2008, elle qui vendait des "subprimes" à ses clients tout en pariant sur la chute de ces produits.. Ce monsieur explique qu'il n'était pas encore dans la banque lors du montage..
Mais ce même Mario Draghi fut également gouverneur de la banque d'Italie dans les années 90 et a à ce titre mené des opérations avec des banques d'affaires américaines pour "réduire" le coût de la dette publique italienne...

Mario Monti fut "international advisor" à partir de 2005 pour Goldman Sachs.
Depuis 2010, il est aussi président de la section Europe à la Commission Trilatérale. Il est également membre du comité de direction du groupe Bilderberg : on ne sait pas s'il a abandonné ces 2 fonctions lorsqu'il est devenu 1er ministre italien à l'automne dernier.

Corrado Passera, patron d'Intesa Sanpaolo, la deuxième banque d'Italie, est nommé au poste de ministre du Développement économique, des Infrastructures et des Transports par Mario Monti.

Luis de Guindos, ancien président de la banque Lehman Brothers pour l’Espagne et le Portugal de 2006 à 2008, est nommé au poste de ministre de l’Economie en Espagne par Mariano Rajoy.

Peter Sutherland, irlandais, ex-président de Goldman Sachs International dont il est resté l'un des administrateurs, a joué un rôle-clé dans le sauvetage de l'Irlande. 

Paul Deighton, qui a passé 22 ans chez Goldman Sachs, est directeur général du comité organisateur des Jeux olympiques de Londres en 2012. 

Lucas Papademos fut gouverneur de la banque de Grèce de 1994 à 2002 et ne pouvait donc rien ignorer des trucages des comptes de son pays, puis il fut vice président de la Banque Centrale Européenne jusqu'en 2010 et a donc été parfaitement informé de tous les montages abracadabrants et de tous les sauvetages de banques effectués en Europe depuis la crise financière de 2008.

En 2005, Goldman Sachs revend une partie du "swap" en question à la National Bank of Greece, la première banque commerciale du pays, dirigée par Petros Christodoulos... qui était trader chez GS en 1987 à Londes.. Ce monsieur a été nommé en février 2010 responsable de l'organisme gérant la dette grecque.

Mark Patterson, un ancien lobbyiste de la banque Goldman Sachs, est le principal conseiller de Timothy Geithner... Rappelons que ce dernier était à la FED de New York lors du fameux plan "Paulson" pour sauver les banques US en 2008.. (Paulson, qui, avant d'être secrétaire d'état au trésor, fut le boss de GS)

Gary Gensler, dix-huit ans chez Goldman Sachs, préside le gendarme des marchés dérivés (CFTC) aux USA..

M.Dimon, patron de JP Morgan Chase, qui vient de se distinguer par des opérations foireuse sur des "dérivés de crédit" pour un coup de 2 à 5 milliards pour la banque qu'il dirige, siège au CA de la Fed de New York..

Pour couronner le tout, on a des gens comme Christine Lagarde, qui après nous avoir conseillé de prendre le vélo lorsqu'elle était ministre des finances pour économiser sur le prix de l'essence, déclare ce week-end que les grecs feraient mieux de payer leurs impôts..

Rappelons d'une part que les prélèvements en Grèce sont d'environ 40.7% du PIB, c'est certes inférieur aux prélèvements français (48.9%) ou allemands (44%), mais c'est supérieur au niveau de prélèvements du Luxembourg, de la Suisse, de l'Irlande, de l'Espagne, etc..

Et puis surtout, sachant qu'elle émarge à 380 939 euros en tant que directrice générale du FMI, elle ne paie elle même aucun impôt sur le revenu.. : elle a encore perdu une occasion de se taire, il va falloir faire un best of avec ses déclarations, elle doit tenir la palme !


On a donc aux principales manettes dans le monde occidental des gens qui ont travaillé des années à créer la crise que nous traversons : sont ils les mieux placés pour la résoudre ?

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